Un petit canard en plastique est rarement seul

Il est jaune, porte d’impressionnantes lunettes noires et c’est le plus petit d’entre tous. «C’est un collègue de travail qui m’a offert ce canard en plastique il y a bien des années, en me disant que c’était mon portrait tout craché», raconte Franziska Schmidli. Franziska est employée au support d’exploitation des filiales de RéseauPostal et travaille depuis 37 ans à la Poste. À l’époque, personne n’aurait imaginé qu’une collection comptant plus d’une centaine d’exemplaires verrait ainsi le jour.

Cette collection s’est agrandie avec l’aide de ses collègues qui lui rapportaient toujours de nouveaux canards de leurs vacances. Bientôt, son bureau s’est mis à grouiller de cow-boys américains, de gardes royaux londoniens ou de footballeurs du FC Barcelone. «Un de mes collègues a ensuite eu l’idée de former des couples et s’est mis à chercher assidûment le partenaire adapté à chaque canard», se souvient Franziska Schmidli en souriant. Ce qui a commencé par une petite blague est vite devenu un «running gag». Famille et amis se sont aussi mis à lui offrir d’innombrables canards en plastique.

La cave aux trésors

Aujourd’hui, Franziska Schmidli n’a plus besoin de dépoussiérer sa collection. Ses canards en plastique soigneusement emballés sont entreposés à la cave. «Ma compagne et moi avons profité de notre déménagement dans le Weinland zurichois pour endiguer un peu ma manie de la collection», explique la Zurichoise. En effet, dans les boîtes entreposées au sous-sol, on trouve également une collection d’ours en peluche ainsi qu’un grand nombre de numéros du Journal de Mickey. Seule la collection de dessins animés a eu droit de cité dans le duplex en propriété moderne. «Après une longue journée de travail, j’adore me poser sur le canapé pour regarder un classique.»

Depuis six ans, elle habite dans la paisible commune d’Ossingen, dans un immeuble en bois aux allures de grange. «Nous avons créé une belle communauté ici, et nous plantons même nos propres vignes.» La commune zurichoise d’Ossingen est située entre la Thur et le Rhin. «Cet endroit bénéficie d’un micro-climat», explique Franziska Schmidli. «Ici, le soleil brille souvent, même lorsqu’il pleut tout autour.»

Des canards réconfortants

Franziska fait le plein d’énergie en écoutant le chant des oiseaux. La nature l’aide aussi à surmonter un épisode difficile de sa vie: lors d’une opération de routine à 57 ans, elle a subi un choc septique et s’est retrouvée trois semaines dans le coma. Avec précaution, elle s’empare d’une cane et de ses canetons et raconte: «Une amie et sa fille m’ont apporté ces petits canards à l’hôpital en guise de réconfort.» Chaque canard a ainsi sa propre histoire.

«Bien que je ne me sois jamais adonnée activement à la recherche de canards, ma collection n’a cessé de s’agrandir au fil du temps.» Aujourd’hui, seuls ses cinq «canards de voiture» l’accompagnent encore quotidiennement. Les autres sortent de la cave uniquement lorsque son petit-fils veut reconstituer un match de football avec eux. «À vrai dire, les canards me ressemblent: dans chaque situation, j’essaie de garder la tête hors de l’eau et de ne pas sombrer.»